Elle perd ses deux jumeaux, le CHU de Rouen est-il responsable ?
Justice. Drame évoqué devant la juridiction administrative : en 2009, une jeune parturiente perdait ses jumeaux. L’hôpital a-t-il été diligent ?
En n’admettant pas Mme K. le 20 septembre 2009, elle qui était enceinte de jumeaux, le CHU Charles-Nicolle a-t-il commis une faute qui a entraîné le décès de ses deux fœtus ? C’était le sens d’un procès récent devant le tribunal administratif. La décision devrait être connue dans les prochains jours.
Un passé médical difficileMme K. est une jeune femme qui a déjà eu une grossesse si problématique qu’elle a fait une fausse couche. Elle est de nouveau enceinte de jumeaux et sa grossesse en est à son cinquième mois en septembre 2009. «
Dès le début elle a été suivie par le CHU. Les 13, 14 et 20 septembre elle se rend à l’hôpital car elle ressent des symptômes inquiétants », détaille son avocate. «
Le 20 septembre au matin, elle a des signes alarmants et elle ne reçoit pas tous les examens nécessaires. Elle est invitée à repartir de l’hôpital et une demi-heure plus tard, chez elle, elle expulse un premier fœtus. Elle est réadmise une heure plus tard. La faute de l’hôpital, elle est dans cette chronologie », assène l’avocate qui réclame pour sa cliente plus de 40 000 €.
Mais ce n’est pas l’avis ni du rapporteur public, ni du CHU, ni même d’un expert médical commis pour examiner le déroulement des faits. Le CHU avait le dossier médical de la patiente avec la précédente fausse couche. L’expert estime que toutes les investigations nécessaires ont été réalisées ce 20
septembre 2009.
Un accident « inévitable »Il n’y avait pas de signe de fausse couche et l’hospitalisation n’était pas nécessaire selon lui. Pour l’expert, il y avait un «
caractère inévitable à cette fausse couche. Mme K. ne démontre pas, comme elle l’affirme, que l’hôpital a manqué d’humanité en prenant son cas en main, ce qui pourrait constituer une faute », note le rapporteur public qui conclut au rejet de la requête de la parturiente.
Le tribunal administratif rendra sa décision dans quelques semaines.